Le delta de l’Okavango est un lieu unique au monde, un sanctuaire vivant où l’eau et la terre se mêlent pour créer l’un des derniers grands paradis sauvages de la planète. Pour ma seconde fois ici, j’y suis resté quatre nuits et l’émerveillement est resté intact. Le delta représente pour moi l’essence même des documentaires animaliers que je regardais enfant à la télévision. Toutes ces images d’éléphants traversant des plaines inondées, de lions marchant dans l’herbe haute, de léopards se reposant dans les arbres, je les associait toujours à ce lieu. Le vivre en vrai est à chaque fois un choc de beauté.
Le delta est un labyrinthe d’eau et de lumière. Les canaux se perdent dans la végétation, les îles apparaissent puis disparaissent selon la saison, et la faune y évolue en totale liberté. On flotte dans un décor lent, silencieux, apaisant, où chaque bruit, chaque mouvement de la nature prend une ampleur particulière. Le matin, la brume s’élève au dessus des herbes. Le soir, la lumière dorée transforme tout en tableau vivant. C’est une Afrique douce, lumineuse, presque irréelle.
L’un des moments les plus forts reste toujours le survol du delta. Ces petits avions qui glissent dans le ciel offrent une perspective incomparable. On voit alors des girafes se déplacer comme de petites silhouettes, des éléphants avancer en file et les reflets du soleil sur les méandres de l’eau. Ce coup ci, j’ai eu une chance incroyable. Faute de piste disponible, le lodge est venu récupérer les voyageurs en hélicoptère. Dix minutes de vol suspendu, à quelques mètres du sol, au dessus des canaux, des palmiers et des animaux. Une expérience irréelle, presque trop belle pour être vraie.
Le delta de l’Okavango ne se visite jamais deux fois de la même manière. L’eau change tout. Les saisons transforment tout. Et pourtant, on retrouve toujours la même magie, la même sensation d’être face à un lieu précieux, fragile et absolument magnifique. C’est un morceau d’enfance, un rêve de nature devenu réel. Et c’est pour cela que j’y reviendrai toujours.
